DDMRP et Métallurgie

DDMRP et Métallurgie

DDMRP et Métallurgie 600 400 Conseil stratégique & opérationnel I approche end-to-end | digitalisation de l'entreprise

Alors que les modèles Demand Driven se développent à toute vitesse grâce à des résultats impressionnants (taux de service, stock et bien d’autres), nous vous proposons une série de 6 articles permettant de comprendre ce qu’apporte la mise en place de DDMRP dans 6 secteurs différents. Bien entendu, chaque amélioration n’est pas spécifique à un secteur, mais les professionnels de la Supply Chain de chaque secteur se retrouveront dans les problématiques traitées. 4ème étape de notre voyage : la métallurgie et la fabrication ! 

Il est possible de mettre de nombreuses industries, des TPE/PME, aux grands groupes, dans le secteur de la métallurgie et de la fabrication. Nous exclurons ici toutes les entreprises d’assemblage, qui auront un article dédié, pour se concentrer sur les entreprises suivantes : découpe, usinage, soudure, peinture, forge, traitement de surface, sidérurgie, chaudronnerie, fonderie, injection, etc. Le nombre de métiers est très important, mais nous retrouvons des éléments communs dans le pilotage de ces entreprises.

Un des éléments est que, dans beaucoup des cas cités, les machines sont fixes et les pièces bougent d’une machine à l’autre pour y subir une opération de transformation. On parle de fonctionnement en Jobshop, qui se caractérisent par des plats de spaghettis quand on essaie de tracer les flux, par un ordonnancement à s’arracher les cheveux et des en-cours qui se baladent un peu partout dans les ateliers. Pire, les goulots ne sont pas toujours faciles à identifier et peuvent changer avec l’évolution du mix produit. Dans ce contexte, la mise en place d’un système Demand Driven permet des améliorations significatives.

Piloter efficacement les moyens partagés

L’ENJEU

C’est une problématique courante de la métallurgie : un moyen partagé est goulot sur le flux. Cela peut être un four, une étape de traitement de surface ou bien encore une cabine de peinture. L’ensemble de la production est limité par son débit. Dans ce cas, il est nécessaire de concentrer toute l’énergie dans le bon pilotage de cette ressource et cela peut vite devenir un casse-tête. On retrouve dans les exemples classiques de ressources partagées qui doivent optimiser leur chargement et limiter les temps de changement. Or sur les cycles les plus rares, le temps d’attente d’une pièce devant le goulot peut vite devenir important. Il faut alors choisir entre délai et optimisation de la ressource.

LA RÉPONSE DEMAND DRIVEN

Demand Driven apporte plusieurs réponses à plusieurs niveaux. Premièrement, le positionnement des buffers tient compte, en plus des LT cibles et de l’absorption de la variabilité, des goulots. Certains buffers n’ont ainsi pour seule utilité que de protéger une ressource goulot, d’éviter qu’elle ne soit à l’arrêt pour manque de pièce ou tout simplement de faciliter la gestion de l’ordonnancement. Le dimensionnement (qui peut varier par type de pièces) prendra en compte le temps d’attente souhaité. Des buffers de temps permettront de vérifier que les postes précédents le goulot soient bien synchronisés pour ne pas générer de retard.

Responsabiliser les ateliers

L’ENJEU

Entre le moment où les OF (Ordres de Fabrication) sont créés et le moment où ils sont produits, plusieurs semaines peuvent s’être écoulées. Pendant ce temps, la priorité réelle a potentiellement changé. Cependant, l’atelier a une vision très partielle. Soit il faut accepter qu’il priorise seul (souvent par la date initiale, parfois pour des critères plus exotiques… comme la maximisation des heures gammes produites pour atteindre les objectifs de productivité définis), soit il faut lui adjoindre une personne qui se chargera de remettre à jour les priorités quotidiennement – sans certitude de résultat optimum néanmoins. Cette vision des systèmes de pilotage a tendance à enlever toute responsabilité à l’atelier qui n’est là que pour produire ; ceci enlève le sens du client voire le sens tout court.

LA RÉPONSE DEMAND DRIVEN

Le système de buffer de planification / buffer d’exécution de DDMRP permet, une fois les OF générés, de laisser l’atelier les prioriser. Pour cela, il utilise le buffer d’exécution, qui est son buffer dédié. Il peut alors simplement, grâce au système choisir les priorités et s’adapter aux changements de la demande. Le système étant simple, les opérateurs peuvent d’eux-mêmes choisir, les règles étant définies pendant la phase de dimensionnement. Etant au plus près de la réalité, la décision prise à ce moment est la plus pertinente possible.

S’adapter efficacement aux besoins clients

L’ENJEU

On remarque régulièrement des changements qui peuvent apparaître dans les carnets de commande : des commandes apparaissent dans un horizon court, des commandes sont décalées en avance ou en retard. Ceci crée beaucoup d’instabilité dans un système MRP. Avec l’effet des nomenclatures, des tailles de lot de production, des tailles de lot de commande, de l’ordonnancement fait sur les machines, un changement même mineur peut entraîner une modification complète des ordres du système, voire créer une impossibilité à réaliser le planning.

LA RÉPONSE DEMAND DRIVEN

Cet effet est parfaitement amorti avec DDMRP. Prenons l’exemple d’un décalage de commande pour une date plus proche. L’ensemble du système ne se recalcule pas, les ordres lancés doivent toujours être faits. En revanche, le système d’alerte fera peut-être (ou non) changer la priorisation de production au moment de le lancer. Dans tous les cas, le système s’auto-régulera et absorbera la variabilité engendrée.

Notre expérience Demand Driven dans la métallurgie

Nos interventions dans la métallurgie donnent des résultats importants notamment au niveau du taux de service. Cet effet est d’autant plus appréciable que les systèmes de planification dans la métallurgie, même avec un niveau de maturité et de digitalisation important, ont du mal à atteindre des taux de service très importants. Un exemple récent, donne un taux de service supérieur à 99% pour un historique qui plafonnait à 75%, avec un temps de gestion divisé par 3. En revanche, dans ce cas le stock est resté globalement stable. De manière plus générale, l’ensemble du modèle Demand Driven qui sera construit dans la métallurgie devra intégrer une part très forte de taux de service et de fluidification des flux.

Pour aller plus loin

DDMRP vous intéresse ? D’autres gains pour la métallurgie existent dans les articles suivants :

Jérôme PACAUD, Manager Groupe Citwell

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