Les impacts de la fiabilité des prévisions sur le niveau des stocks

Les impacts de la fiabilité des prévisions sur le niveau des stocks

Les impacts de la fiabilité des prévisions sur le niveau des stocks 347 245 Conseil stratégique & opérationnel I approche end-to-end | digitalisation de l'entreprise
L’analyse des prévisions de ventes d’un portefeuille de produits est la première étape à la prise de décision sur le choix des produits qui doivent être stockés sur un marché.
 
  • Prévisions de vente et politique de stock & approvisionnement

L’analyse des prévisions de ventes d’un portefeuille de produits est la première étape à la prise de décision sur le choix des produits qui doivent être stockés sur un marché.
On parle ici des prévisions aboutissant à une quantité prévisionnelle de vente sur un marché pour un article, un horizon et une maille de temps déterminés, indépendamment des modalités d’établissement de cette prévision.
Selon que ces prévisions seront régulières, erratiques ou soumises à des contraintes externes fortes du type appels d’offres, une politique de stock et d’approvisionnement pourra être affectée aux produits.

La qualité de la prévision va donc déterminer la segmentation du portefeuille de produits finis et amener à décider d’une liste de produits qui ne seront pas tenus en stock en permanence ou à certaines périodes de l’année.Des erreurs importantes sur ces prévisions, notamment lors du lancement des nouveautés ou des fins de vie des produits pourraient donc amener à surévaluer le niveau des stocks sur ces produits.
L’impact n°1 de la fiabilité de la prévision au produit réside dans une segmentation appropriée des produits à stocker et à bien piloter quels produits mettre / sortir du stock.

  • Dimensionnement du stock sur les produits finis stockés

Le stock d’un produit fini est essentiellement composé de deux constituants principaux, tout le reste étant excès, stock stratégique, … :

• Le stock de sécurité qui couvre les risques amont et aval de variabilité,

• Le stock tournant qui correspond au besoin de stock à consommer entre deux réapprovisionnements.

Deux modes d’approvisionnement vont principalement concerner les produits finis stockés. Dans l’un des cas, tout est basé sur les prévisions, dans l’autre cas, tout est basé sur l’historique. On a d’ailleurs l’habitude d’affecter la seconde règle aux produits pour lesquels la prévision n’est pas fiable et la demande très erratique.

→ Sur prévisions : Stock de sécurité

• Le dimensionnement du stock de sécurité est directement proportionnel à l’erreur de prévision.

• Le dimensionnement du stock de sécurité, généralement calculé en période de temps, est traduit en quantité par l’utilisation de la prévision sur les prochaines périodes.

La formule classique du stock sécurité est SS = N(taux de service) .σ.√D

N: loi normale inverse (cas des articles à forte rotation), loi de poisson ( cas des articles à faible rotation)

taux de service= % de commandes livrées dans les délais

σ : écart type de la demande par unité de temps

D : Délai moyen d’appro ou de fabrication dans la même unité que l’unité de demande

Aussi, plus la prévision sera fausse, plus σ sera élevé. Plus la prévision sera surévaluée plus le stock sécurité sera globalement surdimensionné.
L’impact n°2 de la fiabilité de la prévision au produit réside dans le calcul de l’écart type qui est un composant multiple du stock de sécurité.

→ Sur prévisions : Stock tournant

• Le dimensionnement du stock tournant est essentiellement basé sur la quantité à réapprovisionner à chaque commande. Il dépend donc de la fréquence de commande ou période de couverture (RC ou replenishment cycle en anglais).

• La taille de lot si elle est significative peut largement dépasser la quantité normale de réapprovisionnement pour des produits de faibles ventes.

Ainsi, le stock tournant est surtout dépendant des prévisions pour les produits de forte et moyenne rotation qui seront peu affectés par les effets de tailles de lot. Pour ces produits, il est donc important de ne pas surdimensionné les prévisions sinon la part ½ RC sera d’autant plus élevée ce qui conduira à supporter un excès de stock permanent.

L’impact n°3 de la fiabilité de la prévision au produit réside le risque d’une surévaluation des prévisions qui surdimensionne alors le stock à la fois dans sa partie sécurité et de sa partie stock tournant.

→ Sur point de commande

Par construction, les produits que l’on gère sur point de commande ne subissent aucun impact lié aux prévisions. En les gérant sur historique, on les protège des trop fortes variations de demande :

• On commande quand le stock a été effectivement vendu

• On dimensionnement la sécurité selon les variations de la demande et pas des prévisions

En revanche, on perd en capacité d’anticipation si la demande venait à monter significativement sur ces produits. Il faut donc surveiller l’adéquation de leur politique de gestion afin de décider le moment venu de les gérer sur prévisions.

  • Conséquence de la fiabilité de la prévision des produits finis sur les matières et composants

Dans la nomenclature des données techniques de production qui mène des produits finis aux produits achetés, il est naturel de penser que plus les prévisions sur les produits finis seront fiables, plus la demande sur les composants et matières sera fiable.

Cependant, la corrélation entre demande de produits finis et demande sur composants et matières est loin d’être directe. De nombreux facteurs peuvent entrer en ligne de compte :

• Plus un composant est utilisé par de nombreux produits finis, plus la variabilité de la demande d’un seul produit sera compensée par le niveau de demande des autres produits. Il ne faut donc pas analyser la fiabilité de la prévision d’un produit fini mais du groupe de produits technologiques qui consomme les mêmes matières et composants

• La stabilité du plan de production et sa fiabilité vont également largement contribuer à définir la fiabilité des besoins en matières et composants. Là encore, ce ne sera pas la fiabilité de chaque produit fini qui comptera mais celle du groupe de produits industriels qui utilise les mêmes moyens de production. On sait également que des moyens de production sous-capacitaires seront amenés à être bien moins prédictibles. Enfin, si beaucoup de références différentes doivent passer sur les mêmes moyens, l’effet d’optimisation par campagnes de production pourra impacter la demande produite sur les matières composants.

Il faut se rappeler que la demande en matières et composants étant dépendante de la capacité de l’organisation à maîtriser ses plans de distribution et plans de production, on peut trouver des situations très contrastées : des industriels ont décidé de disposer de surcapacités de production pour faire face efficacement à des variations importantes de la demande tandis que d’autres, confrontés à une demande plutôt prédictive sont restés incapables de maîtriser leur processus et planification de production.

Cependant, il est indéniable que les erreurs de prévision sur produits finis compliquent la maîtrise des plans de production et des plans d’approvisionnement en matières et composants d’une manière significative.

On peut donc considérer comme un impact n°4 de la fiabilité des prévisions que les niveaux de stock qui s’appliquent aux composants et matières sont dépendants de la situation de prévision sur les groupes de produits finis qui les consomment ou utilisent les mêmes moyens de production.

  • Quantification de la fiabilité des prévisions sur les niveaux de stock

En reprenant les différents impacts listés précédemment, on aboutit à des éléments plus ou moins quantifiables

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