Comment choisir son outil de prévision de ventes ?

Comment choisir son outil de prévision de ventes ?

Comment choisir son outil de prévision de ventes ? 1000 666 Conseil stratégique & opérationnel I approche end-to-end | digitalisation de l'entreprise

Aldata/Gold Forecast, FuturMaster, Aperia, Azap, les modules Prévisions des ERP (SAP, Oracle…), Optimiza, Forecast Pro, Dynasys, Infor, Manugistics, Slimstock, Txt… Comment se retrouver dans la multitude de logiciels proposés pour l’élaboration de prévisions de vente ?

L’un des axes récurrent de nos missions de conseil en Systèmes d’Information est l’accompagnement de nos clients dans la sélection de l’outil de prévision le plus adapté à leur environnement et leur maturité. En effet les périmètres fonctionnels, les algorithmes utilisés, les limitations techniques diffèrent d’un outil à l’autre et il n’est pas toujours facile ne serait-ce que de bâtir une short-list pertinente pour répondre efficacement à son cahier des charges.

Un certain nombre de critères incontournables sont toutefois à prendre systématiquement en compte dans la construction de ce cahier des charges, permettant de comparer efficacement les différentes offres des éditeurs, les avantages et les inconvénients :

  • La connaissance de votre secteur d’activité :

Chaque éditeur possède un ou plusieurs secteurs d’activités de prédilection, et il n’est pas évident de retenir un outil spécialisé dans la grande distribution si vous faites de l’industrie lourde ou de la pièce de rechange avec des problématiques de maintenance prévisionnelle. Les modèles e-commerce sont aussi très particuliers, avec des prévisions parfois à la demi-journée.

Cette prise en compte « sectorielle » ne présage en rien au final de la capacité d’adaptation des éditeurs à votre environnement, mais plutôt de leur capacité à le faire rapidement, voire même à anticiper vos problématiques spécifiques.

  • L’horizon de prévision et les besoins de consolidation / éclatement :

Les mailles mensuelles et hebdomadaires sont légions, et proposées par tous les outils du marché. Mais seuls quelques outils proposent des prévisions à la maille quotidienne si tel était votre choix ou votre besoin. Les révisions quotidiennes sont également exceptionnelles et demandent une puissance de calcul adéquate.

Selon la complexité –notamment géographique- de votre organisation, vos besoins de consolidation et/ou d’éclatement (mailles produits mais aussi maille organisation) et de gestion d’utilisateurs décentralisés (imports Excel, interface web simplifiée…) diffèreront. Tous les outils ne permettent pas de réaliser une prévision multi-niveau.

  • Le nombre de SKU et le besoin d’automatisation :

Tous les systèmes ne sont pas capables de gérer nativement des centaines de milliers de SKU (contrairement aux discours commerciaux). Ceci est d’autant plus vrai si le calcul doit être répété souvent. Il ne faut donc pas négliger les expériences passées, et ne pas hésiter à contacter des clients actuels ou passés des solutions visées[1].

Du nombre de SKU va également découler le besoin d’automatisation, et les possibilités d’alertes. Un distributeur va créer ou revoir manuellement les prévisions sur certains périmètres seulement (gros volumes, fortes rotations, nouveautés) et vouloir être alerté sur les changements de modèles des autres articles. Un fabricant ayant pour sa part seulement 500 références pourra toutes les gérer unitairement à la main. De la même manière, certains outils proposent le retraitement « automatique » des historiques.

  • La complexité de votre modèle et des algorithmes :

Autant tous les outils sont aujourd’hui capables d’offrir les algorithmes standards (saison, tendance, moyenne mobile, régression linéaire…), autant le traitement de certains modèles n’est pas systématiquement implémenté : produits à ventes erratiques, pièces de rechange (modèles prédictifs), RCT / kits / semi-finis, gestion de l’impact des promotions ou de la cannibalisation, possibilité d’inclure des données exogènes (météo…).

A vous d’élaborer un cahier des charges suffisamment détaillé pour cibler les éditeurs capables de répondre aux fonctionnements particuliers et autres spécificités de votre entreprise.

  • L’intégration dans votre système d’information, et l’évolutivité :

Le socle technique et la complexité d’intégration sont des problématiques à ne pas négliger et à travailler en complète collaboration avec votre DSI. L’évolutivité de l’outil est également à prendre en considération : montées de version intégrant ou non les développements spécifiques, addition d’autres modules possible, comme la planification, le réapprovisionnement avec un module APS….

La disponibilité de certains outils en mode SAAS peut aussi faire pencher la balance pour les plus petites structures aux budgets limités ou celles très décentralisées.

  • La maturité sur les prévisions :

Le conseil peut paraître évident mais n’est pas toujours appliqué : assurez-vous de ne pas vous diriger vers un outil trop complet vis-à-vis de vos besoins, et surtout, de la maturité de votre organisation.

Le catalogue de fonctionnalités décrit ci-dessus doit être fortement challengé par rapport à vos besoins réels. Chaque fois que vous sélectionnez une fonctionnalité, essayez d’en imaginer l’apport réel en fonction de votre activité, et assurez-vous qu’au contraire elle ne représentera pas une charge contre-productive. Nous avons déjà par exemple vu des clients revenir en arrière sur des fonctions de corrections automatiques d’historiques car elles ne leur convenaient pas. Autant éviter de faire machine arrière au moment de l’intégration ou encore pire, de mettre en place une fonctionnalité qui ne sera jamais utilisée.

Pour vous aider dans la construction de votre short-list, quelques sources sont disponibles gratuitement :

  • Les sites des éditeurs, évidemment, vous renseigneront sur les secteurs préférentiels et les modèles particuliers qu’ils savent (ou disent savoir) gérer. Ils fourniront également des informations intéressantes sur les clients ayant mis en place la solution ou le module visé, que vous pouvez ensuite contacter dans votre approche de benchmark.
  • Supply Chain Magazine, qu’on ne présente plus, tient à disposition sur son site un panorama complet, réactualisé chaque année en octobre, de fiches solutions donnant une information synthétique (et commerciale) sur les fonctionnalités et spécificités des outils de gestion de prévisions.

Bien sûr, le choix de l’outil est intrinsèquement lié à l’organisation pressentie (ou déjà en place) pour gérer les prévisions : quelle intégration avec la planification et le réapprovisionnement, quelle gestion des ruptures ? Mais d’ailleurs : est-ce bien d’un outil de prévisions, dont vous avez besoin, ou bien d’un APS ?

Anaïs Leblanc
Manager Citwell


[1] Ce conseil est valable pour tous les points de l’article !

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