Nous voilà dans une fourmilière Supply Chain. Que nous soyons directeur, consultant ou stagiaire, nous pouvons être sûrs de ne pas nous ennuyer. Traiter des urgences opérationnelles ou intervenir dans des chantiers d’amélioration, il y a toujours un champ pour réflexion et/ou pour action !
L’essence de la fonction Supply Chain étant de servir le client « au bon moment, au bon endroit et en bonne quantité », il n’est pas erroné de dire que cela ne s’improvise pas, et que c’est un véritable métier. Mais quel métier ? Est-ce un ou plusieurs métiers ? Je vous propose un bref voyage au travers des obligations de l’Homme Supply Chain et la tournure que prennent ses préoccupations :
- Prévoir : tel un voyant (madame Irma nous dit-on), le spécialiste supply chain doit se faire son propre avis sur le futur. Il écoutera alors des sons de cloche du marketing, des commerciaux, des concurrents, consultera de nébuleux systèmes d’information et se fiera à son intuition profonde pour mettre en place de solides prédictions de l’avenir dont la qualité sera jugée par écart avec ce qui se passera réellement.
- Planifier : tel un architecte, il affinera et notera les souhaits des intéressés, prendra scrupuleusement des mesures de l’existant, s’enfermera pour de nombreuses simulations et fera des dizaines d’allers retours afin de trouver le scénario permettant de concilier au mieux les ambitions et les contraintes.
- Exécuter : tel un chef d’orchestre, il s’assurera que tous les acteurs, aussi nombreux et aussi éloignés soient-ils, sont prêts à apporter leur contribution unique, et ce de manière parfaitement synchrone, pour au final donner satisfaction à l’inestimable client final.
- Arbitrer : tel un juge, averti des conséquences de son jugement mais aussi conscient de sa rationalité limitée, le spécialiste supply chain va se focaliser sur les irremplaçables 20-80 pour alerter, pour décider et pour gérer. Avec cette règle délicatement appliquée, il est toujours sûr d’avancer en faisant le moins de dégâts possibles.
- Collaborer : tel un représentant ONG, compatissant et distant à la fois, le spécialiste supply chain ne devra surtout pas prendre parti dans les polarités entre le commerce et la finance, et fera bien d’user de sa neutralité pour pouvoir réunir les deux le moment venu.
- Optimiser : tel un pharmacien, il dosera ses paramètres et repensera ses formules, testera et retestera les premiers résultats pour enfin déclarer le remède efficace.
- Gérer les aléas : tel un pompier, il doit garder son sang-froid et être un grand fervent de l’efficacité lorsque la situation l’exige. Lors de ces interventions, la question du pourquoi n’aura sa place que si elle permet de qualifier le problème, tellement la préoccupation de ces moments sera trouver des solutions rapides.
- Données : le moment de vérité (ou pas) : tel un policier scientifique, il investiguera, fera des enquêtes à ne plus en finir, prendra les échantillons par-ci par-là, par passion ou par conscience professionnelle passera des heures, des journées et parfois ses weekends pour faire joindre des bouts, pour faire parler de faits, voire pour reconstruire des histoires complètes.
- Être pertinent: pour prendre position ou pour agir, et surtout lorsque la situation à traiter dépassera le champ d’application des méthodes scientifiques, l’Homme Supply Chain devra, tel un paysan, s’appuyer sur son bon sens et son expérience inestimable.
Cette approche certes anecdotique traduit néanmoins une véritable complexité du métier de l’Homme Supply Chain. Au carrefour des différents services, des différents pays, c’est lui qui est souvent demandé de mettre de l’huile dans les rouages pour que la machine tourne. Et vous, cher lecteur, combien de métiers faites-vous ?
Vilma
Consultante Citwell